• De la stratégie à la mise en œuvre des pratiques durables : 4 mythes à déconstruire

    Pour vous, le développement durable évoque-t-il la préservation de l’environnement? Une nouvelle mode? Une surcharge de travail ou une augmentation potentielle des dépenses? Un concept qui s’applique mal à votre organisation?

    C’est pour déconstruire ces mythes que Philippe-Laurent, conseiller chez OROKOM, a animé une formation et un atelier à l’occasion de l’événement pancanadien de la Société canadienne des dirigeants d’association « De la stratégie à la mise en œuvre : découvrez les pratiques durables ».

    Mythe n°1 : Le développement durable est une préoccupation environnementale.

    En réalité, le développement durable se situe à la jonction des composantes environnementale, sociale et économique. Pour qu’il soit durable, le développement doit répondre aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.

    Le développement durable intègre trois volets fondamentaux :

    • Économique, pour créer les richesses et améliorer les conditions de vie matérielle;
    • Social, pour satisfaire les besoins humains et relationnels;
    • Environnemental, pour préserver la diversité des espèces et les ressources naturelles et énergétiques.

    L’objectif d’un impact durable réside dans la dimension sociale tandis que la dimension économique en constitue le moyen (et non plus la finalité) et que l’environnement en est la condition. Cependant, c’est lorsque deux dimensions se chevauchent que l’une des trois composantes du développement durable émerge :

    • Vivable = social + environnemental;
    • Viable = environnemental + économique;
    • Équitable = économique + social.

    Mythe n° 2 : Le développement durable est une mode

    Si c’est le cas, cette mode devrait remporter un prix de longévité! La première définition est apparue en 1987 dans le rapport Brundtland. Ce n’est cependant qu’en 2015 que l’Organisation des Nations Unies a énoncé les 17 objectifs de développement durable (ODD) qui sont de plus en plus connus aujourd’hui.

    objectifs de developpement durable

    Mythe n°3 : Le développement durable implique une surcharge de travail et de dépenses

    Dans certaines organisations, la responsabilité sociale des organisations (RSO) – un terme qui réfère plus spécifiquement au rôle des OBNL et des entreprises pour évoluer vers un développement plus durable – est encore considérée comme un « plus », une « option » à développer quand on aura le temps, l’argent, le personnel, etc. Le sujet fait réagir, mais est souvent vu comme une dépense supplémentaire à engager.

    Tout dépend de la manière dont on l’envisage.

    On peut effectivement engager des dépenses additionnelles pour élaborer une stratégie, fixer des objectifs S.M.A.R.T. et en mesurer l’impact. Si la haute direction emprunte cette avenue, ce qui est d’ailleurs une condition de succès, cela se traduira par l’évolution des pratiques traditionnelles vers des pratiques responsables. Progressivement, l’organisation démontrera un meilleur niveau de performance, rentabilisant à la fois le coût et l’implication dans une telle démarche.

    D’un autre côté, il est aussi possible d’adopter la théorie des petits pas. Cela implique de se poser de nouvelles questions pour intégrer progressivement des considérations « responsables » et « durables » à ses pratiques actuelles.

    Voici quelques exemples de question à se poser dans divers contextes :

    Prise de décisions : Pouvez-vous solliciter et considérer l’avis d’une partie prenante qui sera potentiellement touchée par votre décision avant de trancher? Échanger avec vos membres, votre clientèle, des partenaires d’affaires, des organismes de la communauté, une association, etc. vous permet d’agir sur le pilier « social » du développement durable.

    Achats : Pouvez-vous ajouter un critère à votre grille d’évaluation pour favoriser des partenaires d’affaires locaux (pilier économique) ou issus de la diversité (pilier social)?

    Réunions : Pouvez-vous favoriser le covoiturage ou l’usage du transport en commun pour les rencontres en personne? Fermer votre caméra lors d’une rencontre en ligne après avoir salué et la rouvrir seulement au moment de conclure? Ces habitudes ont un impact direct sur le pilier environnemental.

    Adopter une approche centrée sur le développement durable implique de démontrer de la curiosité envers les options qui s’offrent à nous, puis de sélectionner les pratiques les plus « faciles » à implanter en termes de ressources, de compétences ou de volonté. 

    Mythe n°4 : Le développement durable est un concept qui s’applique mal à mon organisation

    La lecture des 17 ODD de l’ONU peut laisser perplexe, car ils sont formulés à l’échelle des nations. Il est donc difficile de s’y reconnaître lorsqu’on représente un OBNL ou une entreprise. Il est donc essentiel de prendre le temps de bien cerner le sens de l’objectif, de se demander comment on peut contribuer à sa réalisation à notre échelle, puis de le reformuler d’une manière qui raisonne avec notre réalité.

    D’autres outils peuvent servir de cadre de référence pour mieux définir les questions préliminaires. Je pense notamment à ISO 26000, qui représente les lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale et constitue un bon outil pour amorcer votre démarche.

    D’un point de vue plus concret, la firme Strandberg Consulting a aussi développé un outil (en anglais seulement) qui présente visuellement les différents champs d’application au sein d’une organisation :

    L’important à retenir, est qu’il faut commencer à quelque part. La théorie des petits pas veut que ce soit moins douloureux et plus abordable en commençant de manière modeste, mais rigoureuse. Il existe plusieurs niveaux de maturité en développement durable. La première consiste à s’informer et à se former, puis à tenter un projet pilote. Quel sera le vôtre?

    About the Author

    Archives des nouvelles électroniques

    Partenaires

    Nos partenaires sont les meilleures entreprises dans leur secteur qui fournissent des produits et / ou services de qualité au secteur associatif – cliquez ci-dessous pour voir par vous-même !